L'armée grecque

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L'armée grecque se compose de 3 genres d'unité militaire : l'infanterie, la cavalerie et la marine.

 

I. L'infanterie :

    Elle est composée de soldats lourdement armés nommés hoplites. L'équipement de l'hoplite comporte un grand bouclier rond de 90 centimètres de diamètre environ appelé hoplon par les historiens. Ce soldat d'élite porte également un casque, des jambières), une cuirasse, une épée pour le corps à corps et une lance d'environ 2,5 mètres de long. Cet équipement coûte cher et est à la charge du soldat, les hoplites sont donc des citoyens aisés. La panoplie, aux vues de son poids, n'est portée que durant le combat par le soldat qui emmene avec lui servants et esclaves pour lui porter ses affaires durant le trajet. Leur tactique consiste en une phalange que l'on appelle la "phalange athénienne". Les soldats sont rangés en ligne et le bouclier (tenu de la main gauche) protège non seulement son porteur mais également son voisin de gauche. Ceci reflète le principe de solidarité de la démocratie athénienne sur le champ de bataille. La phalange avance d'un pas lent et c'est seulement à environ 200 mètres de la phalange ennemie qu'ils commencent leur charge car leur équipement pèse près de 30 kg et la course ne peut durer plus de 2 minutes ! Le terrain est toujours choisi avec attention pour qu'il soit libre de tout obstacle pourvant géner la charge car c'est le premier choc qui peut être décisif.

 

    Les peltastes sont des soldats plus légèrement armés que les hoplites. Ils sont armés d'un bouclier léger de cuir et d'osier en forme de croissant de lune, de javelots et d'une épée. Une tunique de lin remplace la cuirasse de bronze des hoplites. Ils sont d'abord utilisés contre les charges de cavalerie, avec un jet massif de javelots, dégainant ensuite leur épée et poursuivant les vaincus. Puis, aux vues du faible coût de leur équipement, des corps plus importants ont pu être constitués.

 

    Les archers sont armés d'un arc et d'un carquois. Ils ne sont guère utilisés car le combat à distance est considéré comme un manque de bravoure. Malgrè cet inconvéniant "moral", il arrive qu'on utilise les armes de jet pour rompre les rangs de la phalange ennemie avant le contact. Ensuite, les tireurs se concentrent sur le flanc droit de l'ennemi, là où se trouve les autres archers, non protégés par des boucliers. Certains arcs sont à double courbure et permettent de lancer des flèches dont la portée est de plus de 100 mètres. Les pointes des flèches sont parfois très imposantes, faites de bronze, et pouvant transperser des cuirasses allégées. L'inconvénient des archers est qu'il faut plus d'une minute pour recharger le tir.

 

    On fait donc appel à d'autres soldats armés d'armes de tir comme les frondeurs qui peuvent lancer deux balles à la minute. Ces projectiles sont faits de bronze, de plomb, de pierre et pèsent entre 30 et 70 grammes. Bien lancés, leur forme allongée leur permet de briser le meilleur des casques à 40 mètres de distance! La plupart du temps, il y a des inscriptions et des signes sur ces balles comme des scorpions, des massues, des éclairs ou bien des noms de divinités, de chefs ou des formules telles que "frappe" ou "File vite". On fait également appel à des lanceurs de javelot. Ceux-ci enroulent un lien de cuir autour de la hampe du projectile pour ajouter de la force de propulsion. Il peut être mortel, même lancé à 50 mètres.

 

    L'infanterie grecque est accompagnée de joueurs de flûte qui donne un rythme à la marche de la phalange. Le visage de ces musiciens est couvert d'une muselière de cuir appelée phorbeia  pour adoucir le son.

 

II. La cavalerie :

 

    Seuls les plus riches citoyens ont le luxe de se payer un cheval et appartenir à la cavalerie est une distinction sociale. Une indemnité journalière est accordée aux cavaliers par la cité pour l'entretien du cheval. Les cavaliers sont vétus d'un manteau de guerre et d'un bonnet. Leur armement consiste en deux lances et une épée. Le cheval est monté à cru.

 

    La cavalerie grecque est riche et peu nombreuse et elle ne joue aucun rôle majeur au cours des bataille. Elle est surtout utilisée pour la reconnaissance et la poursuite des fuyards.

 

    Mais au cours du temps, la cavalerie est de plus en plus impliquée dans les batailles, se joignant aux peltastes pour harceler l'ennemi. La protection d'un cavalier va alors être accrue par un équipement adapté (un véritable casque de type béotien, un gantelet à la main gauche, des jambières de cuir...).

    Dès lors, une technique pour rappraper les fuyards est mise en place : une assossiation entre la cavalerie et l'infanterie légère. Des hamippoi  montent en croupe et sautent au milieu de l'ennemi désorganisé.

    Une cavalerie lourde proprement dite apparait. Elle est cuirassée et armée d'un kamax, une longue lance de 2 mètres environ. Mais le fait de monter à cru ne permet pas au cavalier d'avoir une puissance de choc suffisante. Mais Philippe II de Macédoine adopte une pique longue de 6 mètres (la sarisse) et une formation d'attaque en coin. C'est cette technique qu'utilisera son fils, Alexandre le Grand.

 

III. La marine :


    Au VIème siècle avant Jésus Christ, alors que les Grecs ne disposent que de pentècontères (navires propulsés par 50 rameurs, répartis sur deux rangs), un nouveau bateau est mis au point : la trière. Mesurant 35 mètres de long sur un peu moins de 5 mètres de large, ce navire peut comporter 170 rameurs sur 3 rangs, auquels s'ajoutent les officiers et une dizaine d'épibates , des soldats de marine pour les abordages. La trière possède un mas amovible avec une voile carrée. L'embarcation possède à l'avant un éperon de bronze situé à la hauteur de la ligne de flottaison, on peut ainsi harponner les navires ennemis. Cette manoeuvre, fondée sur la puissance des rameurs, nécessite beaucoup de doigté : si on est trop lent, le choc sera insuffisant, si on est trop rapide, on risque de rester bloquer et de couler avec le navire adverse ou de se faire aborder.

 

    Comme pour l'infanterie, les navires sont accompagnés d'un joueur de flûte qui, avec un kéleustès , le commandant des rameurs, leur donne le rythme. L'équipage compte également un proreus, charpentien marin, qui est chargé d'analyser le vent et les courants afin d'en informer le kubernétès , qui dirige le navire.

 

    Les rameurs sont des citoyens pauvres, n'ayant pas assez d'argent pour se payer un équipement. Vers la fin de l'empire athénien, les citoyens envoient leurs esclaves par fénéantise, les rameurs prennent alors une mauvaise réputation. Ces marins sont pourtant indispensables car leur action est déterminante dans le combat naval où l'on abandonne la propulsion à voile pour des raisons de manoeuvrabilité. Les rames utilisées mesurent 4,5 mètres de long.

 

    La flotte a plusieurs usages. Elle protége les côtes, les convois de navires marchands, elle ammene des troupes à des endroits stratégiques à l'arrière de l'ennemi, permet d'organiser des opérations de pillage et enfin elle sert à des expéditions. On rassemble alors des centaines de navires : trières, cargots, chalands, navires-écuries (pouvant accueillir jusqu'à 30 chevaux).

    Les naumachies nécessitent une certaine coordination. Entre bâtiments, on communique à l'aide de drapeaux le jour et de signaux lumineux la nuit.

 

    La formation de bataille la plus courament utilisée est le diekplous , un alignement sur un rang, la proue face à la flotte ennemie. L'attaque se fait à force de rames. Le but est de traverser la ligne adverse pour briser le plus de rames possible. Ensuite, on fait demi-tour et on revient à la charge pour éperonner les navires immobilisés. Une autre formation, plus défensive, consiste à, si on est en sous-nombre, se regrouper en un cercle.

 

Mercenaires :

 

    Au cours du temps, les armées grecques vont de plus en plus engager des mercenaires, notamment lors de la guerre du Péloponèse. Durant le IVème siècle, de plus en plus de Grecs s'engagent comme hoplites ou peltastes. Ce sont les premiers soldats de métier grecs. Chaque culture se forge sa propre réputation : les hoplites péloponnésiens, les archers crétois, les peltastes thraces, ... Bien qu'une de leurs nommination soit "ξενοι", les mercenaires ne font pas figure d'étrangers parmi les autres grecs ; à la fin de leur service, ils conservent les us et coutumes grecs. On leur octroit souvent le droit de cité. L'engagement de mercenaires donne cependant un avantage aux cités riches et détourne les citoyens de leur devoir civique de soldat.

 

 

Assiéger une ville :

 

    Même si la plupart des batailles se déroulent sur des terrains découverts, on doit se résigner quelques fois à partir à l'assaut des fortifications ennemies.

 

    Généralement, les assiégeants consistent avant tout à bloquer tout accès au site en attendant que les assiègés  en viennent à négocier. Bien que l'on compte sur la famine ou la privation d'eau, ce sont des méthodes considérées comme inélégantes.

 

   Une autre technique plus radicale consiste à dresser un retranchement tout autour de la ville attaquée. Nous notons qu'à l'époque, les machines de sièges sont quasi-inexistantes. On trouve quelques béliers et des échelles.

 

   Apparaissent ensuite les catapultes à flèches, les béliers suspendus à des cables dans une construction mobile permettant de proteger les soldats et des tours de sièges montées sur roues.

 

   Une autre tactique de siège se développe. Elle consiste à attaquer sans cesse l'ennemi en   plusieurs points avec un renouvelement des troupes par rotation, sans jamais laisser de répit à l'adversaire.

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